Le 8 février 2018, le quotidien britannique The Times révélait qu’en 2011, des bambocheurs humanitaires au service d’OXFAM-UK avaient retenu les services de prostituées et avaient abusé sexuellement de mineures en Haïti. Pendant ce temps, depuis le début de la guerre en Syrie, ouvertement, tout le monde ferme les yeux pour laisser une autre gargote se dérouler en toute impunité.

En 2015, un rapport de l’International Rescue Commitee disait que 40 % des Syriennes dans le besoin, étaient victimes d’abus et de violences sexuelles dans le cadre de la distribution de l’aide humanitaire dans les régions de Daraa et Quneitra. Puisque l’information n’a pas retenu l’attention, la charognerie est passée au niveau inférieur.

Conséquences de la cécité générale, le 27 février 2018, James Landale et Vinnie O’Dowd de la BBC rapportaient, que des hommes qui distribuaient de l’aide humanitaire pour le compte de l’ONU, ont exigé de la part de femmes et de fillettes, des rapports sexuels en échange de denrées et de repas qu’ils devaient distribuer gratuitement au Sud de la Syrie.

Aujourd’hui, disent les journalistes, une Syrienne se trouvant à un point de distribution doit être prête, en tout temps et sur commande, à faire la nouba. C’est bien pour ça que plusieurs femmes refusent de se rendre dans ces centres de distribution parce que celles qui en ressortent, sont réputées avoir fait la galoche avec des travailleurs humanitaires. Ça vous étonne tout ça? Bien sûr que non!

Si ça ne vous étonne pas, c’est parce que vous savez qu’en 2001, une enquête de Save the Children, a révélé que des employés de l’ONU et de ses partenaires, au Soudan, en Côte-d’Ivoire et en Haïti, pour garnir leurs banques de données en pornographie juvénile, exigeaient que des fillettes se fassent photographier nues. Mieux récompensées étaient celles qui avaient accepté d’enchainer les scènes les plus obscènes dans des bandes-vidéos. Toute cette vachardise, en échange de serviettes sanitaires de médicaments et de soins de santé.

Si ça ne vous étonne pas, c’est parce que vous savez qu’en juillet 2002, en Tanzanie, quand le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR) s’est trouvé dans l’incapacité de fournir du savon dans les camps de réfugiés, des fillettes étaient forcées d’échanger des rapports sexuels contre ce produit devenu rare.

Le Sex-for-Aid, c’est bien de ça qu’il s’agit, est une mise en servitude d’une magnitude qui dépasse les turpitudes de l’esclavage. Rien de moins.

Si ça ne vous étonne pas c’est parce que vous savez qu’en 2015, un rapport du UN office for international Oversight service, a démontré qu’en 2005, bien avant le tremblement de terre, des employés de l’ONU, mandatés pour rétablir la démocratie et l’État de droit, exigeaient des Haïtiennes qui mourraient de faim, des rapports sexuels contre de la fritaille.

Dans mon livre à moi, j’appelle ça, le Sex-for-Food.

Ce qui devrait vous étonner, c’est d’apprendre qu’en 1999, le National Criminal Intelligence Service de la Grande Bretagne qui surveillait les activités des délinquants sexuels, avait avisé l’ONU et d’autres acteurs de l’industrie de l’aide internationale, qu’ils étaient, après le tourisme sexuel, la cible privilégiée des pédophiles. Une fois de plus, puisqu’il est plus simple de ne vouloir rien voir… tout le monde a, de bon vouloir, choisi de rester dans le noir.

Conséquences de l’aveuglement durable, entre 2008 et 2013, sur les 480 accusations d’abus et d’exploitation sexuels déposées contre des employés de l’ONU, un tiers concernait des fillettes. Produit de l’inertie, en 2017, Antonio Guterres, le Secrétaire général de l’ONU, a admis qu’il avait reçu des plaintes concernant 145 incidents qui ont fait 311 victimes majoritairement des enfants. Ces données, admettait Antonio Guterres, ne sont que la pointe de l’iceberg.

Puisqu’il tient à vous glacer le sang, Antonio Guterres devrait vous dire qu’avant lui, Kofi Annan et Ban Ki-moon, ses prédécesseurs, avaient tiré le même constat tout en avouant dans leurs bilans, avoir échoué à changer les règles et les mentalités. Ce que devrait vous dire le Secrétaire général de l’ONU, c’est que si comme dans le scandale de OXFAM-UK en Haiti, tout le monde continue à bien fermer les yeux, il ne connaîtra jamais la grosseur, la largeur et la profondeur de la face cachée de son énorme bloc de glace.

Ce qui devrait vous étonner, c’est d’apprendre que le 13 mai 2015, à New-York, Graça Machel, Roméo Dallaire, Paula Donovan, Theo Sowa, Anwarul Chowdhury et Stephen Lewis, ont prêté leurs voix et leur crédibilité à l’ONG AIDS-Free World pour affirmer haut et fort que l’ONU, par sa mollesse, capitule et accorde implicitement l’immunité aux criminels qui travaillent dans ses rangs. Malheureusement, ce n’est pas ce qui allait empêcher l’acharnement sur l’amour-propre des attaquables. Au contraire. Ça prendrait plus que ça faire stopper le bastringue.

Avant-hier au Soudan, hier en Syrie, parce qu’elle ne bouge pas, l’ONU laisse à ses propres bandits le temps de fuir, de détruire des preuves et d’acheter le silence de leurs victimes et des témoins.

Hier en Tanzanie, aujourd’hui en Syrie, parce qu’elle ne sévit pas contre ses propres employés, l’ONU est, de facto, complice de tous ces criminels qui, à qui mieux-mieux, taraudent le bas-ventre de fillettes désespérées.

Aujourd’hui en Haiti, demain en Syrie, condamnées par leurs tortionnaires à être de bon commerce, converties en prostituées de circonstance, des femmes et des fillettes devront continuer à placer leur produit et leurs services à la portée de leurs preneurs… ceux qui ont pour mission de leur sauver la vie et pour mandat de leur redonner la dignité.

Demain en Syrie, des membres du personnel d’organisations partenaires de l’ONU, continueront à échanger de la nourriture contre des relations sexuelles. Le jour suivant, par procuration, la plus noble de toutes les institutions de la planète, procurera la décharge aux tourmenteurs de ces Syriennes, des femme déjà déshonorées, réduites à vivre sous une tente, à mendigoter une pitance et à quémander, aux mains de leurs propres bourreaux, une bouteille d’eau, la clémence, la bienveillance et un minimum d’élégance.