Le 7 octobre 2022, le Premier ministre illégitime d’Haïti et son Conseil des ministres avaient demandé une assistance militaire à la communauté internationale. Ariel Henry avait présenté à cette communauté internationale, une demande qu’elle lui avait demandé de lui demander. Quand quelques haut-parleurs de son pays et de la diaspora avaient commencé à l’accuser de haute-trahison, Ariel Henry avait déclaré le 24 mai 2023 qu’il n’avait pas demandé une intervention militaire mais plutôt un accompagnement robuste. Ariel Henry ne savait pas que la communauté internationale n’aime pas les zones grises. Avec elle, c’est noir ou c’est blanc. Elle a avait répondu positivement à sa propre patente qui allait devenir une patate chaude dont aucun pays n’a voulu. Puis, sorti de nulle part, le Kenya avait levé la main et crié… moi, moi, moi !!!

Le Miami Herald rapportait que Joe Biden avait tout fait pour forcer la main de Justin Trudeau et l’inviter à prendre le commandement d’une intervention militaire en Haïti. Peine perdue. Le Premier ministre du Canada a toujours dit non. En fait, sa Ministre des Affaires étrangères n’a jamais trouvé une bonne raison de dire oui. Et voilà que le Kenya, un pays classé au 150e rang pour l’Indice de développement humain (IDH), se pointe le nez et prétend être en mesure de réussir ce que le Canada, un pays du G-20 et du G-7 qui se classe au 15e rang de l’IDH, a présenté comme un échec assuré. Je vous le dis, ces Kenyans sont à un zéro près de passer pour des farfelus.

Au mois de décembre 2022, l’ambassadeur du Canada à l’ONU, Bob Rae, avait déclaré qu’une intervention militaire ne provoquerait aucun changement significatif en Haïti. En mars 2023, le chef d’état-major de la Défense, le général Wayne Eyre, disait que le Canada n’avait pas les ressources pour diriger une mission de sécurité en Haïti. Le 15 mars 2023, Justin Trudeau avait déclaré, que jusque-là, les interventions militaires n’avaient pas permis de créer la stabilité en Haïti. Mais le Kenya pense pouvoir réussir là où nous, Canadiennes et Canadiens, sommes convaincus d’échouer. Sa’a se twokèt la. Men chay la !!!

La ministre des étrangères du Canada avait admis à l’émission les Coulisses du pouvoir (RDI) qu’il sera impossible d’obtenir une résolution du Conseil de sécurité tant que la Chine et la Russie continueraient à faire de l’obstruction. Vous savez aussi bien que Mélanie Joly que, sans cette résolution, toute intervention militaire pourrait être interprété comme étant un crime d’agression, ce crime pour lequel Vladimir Poutine est recherché par le Tribunal pénal international pour son invasion de l’Ukraine. C’est pas tout. Sa’a se chay la, men chwal la !!!

Mélanie Joly avait déclaré qu’on ne peut pas continuer à envoyer des forces d’intervention en Haïti pour rétablir la démocratie et espérer des résultats différents avec les mêmes vieilles tactiques. C’est dans ce contexte qu’elle a présenté sa solution originale pour sortir Haïti de l’impasse. Conforme au Canadian Way, élaborée sur 3 piliers, la proposition de notre Ministre des Affaires étrangères ne prévoit pas de bottes sur le sol d’Haïti.

En premier lieu, Mélanie Joly croit fermement au renforcement des capacités de la Police nationale d’Haïti, même s’il a été démontré, que résultat de critères de recrutement broche-à-foin, la majorité des policiers n’ont pas les compétences minimales pour absorber des connaissances stratégiques et tactiques, encore moins l’éthique pour gérer des informations sensibles. Deuxième pilier, Mélanie Joly a imposé des sanctions contre ceux qui profitent de la terreur des gangs armés.

Des solutions par et pour les Haïtiens. C’est le troisième et le plus important pilier de la stratégie canadienne et c’est pourtant celui qui a le moins retenu l’attention. Malheureusement, Mélanie Joly a choisi d’avoir un seul Haïtien pour seul interlocuteur, Ariel Henry, l’illégitime Premier ministre d’Haïti, celui qui, en septembre 2021, avait limogé Bed-Ford Claude, le Procureur du gouvernement, qui disait avoir suffisamment de preuves pour l’inculper dans le meurtre sordide du Président Jovenel Moise. Je note au passage que Mélanie Joly n’a pas encore offert à la diaspora haïtienne de son pays, l’espace pour proposer des solutions canado-haïtiennes. Je suppose que ça s’en vient.

Pendant ce temps, le Kenya qui n’écoutait pas quand Mélanie Joly donnait son entrevue à RDI, s’est proposé pour prendre la tête d’une mission internationale en Haïti à condition d’obtenir une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU. La Jamaïque et les Bahamas qui n’étaient pas non plus abonnés à Videotron, disaient être prêts à participer à cette mission. Les Kenyans et leurs alliés, pas trop allumés, ne se sont même pas demandés pourquoi le Canada avait opté pour le No boots on the ground.

Mais alors… qui sont ces Kenyans, pourquoi, contrairement à nos Canadiens, ces nouveau sauveurs seraient prêts à aller mourir pour Haïti ? Ah oui. Ramener des cadavres à la maison, même ceux des vilains, ça fait partie des probabilités de l’équation. Kenyans lives matter. Recevoir des cercueils sur un tarmac et consoler des familles endeuillées, ça fait partie de l’équation des probabilités. All lives matter.

Puisque personne ne vous l’a dit, sachez qu’en 2022, des haut-gradés de la police du Kenya, avaient été inculpés de meurtres, de viols, de torture et de crimes contre l’humanité. C’est vrai qu’en Nouvelle-Ecosse, depuis 2012, une quinzaine de policiers ont été condamnés pour violence conjugale. Ça, c’est seulement les cas qui ont été rapportés par des conjointes qui se sont résignées à déposer leurs plaintes devant les collègues de leurs agresseurs au risque de l’humiliation de se faire retourner de bord.

À cela, il faut ajouter que Human Rights Watch a documenté les comportement violents et abusifs de la part de notre police à l’égard des femmes autochtones. Radio-Canada rapportait le 10 mai 2022 qu’un rapport de l’Alliance canadienne féministe pour l’action internationale faisait état d’allégations de misogynie, de racisme et de violence envers les femmes par notre police fédérale, la Gendarmerie royale du Canada. Le même média a rapporté le 24 novembre de la même année que des femmes de Premières Nations de la Colombie-Britannique avaient demandé une meilleure collaboration et l’imputabilité de la police pour mettre fin aux violences qui touchent les filles et les femmes autochtones. Ah oui. J’allais oublier…

Dans son Canada Country Security Report, le Overseas Security Advisory Council qui prodigue des conseils et des avertissements aux Américaines et aux Américains qui comptent rentrer au Canada, il est écrit « significant human rights issues include reports of the use of unlawful deadly force by police; police use of undue or excessive force and harassment against indigenous persons; and official discrimination and violence against indigenous women and girls ». Vous n’avez pas besoin de comprendre l’anglais pour décoder que les Américains disent que chez-nous, le racisme est systémique.

Quand on se fait traité de misogynes par les Américains, c’est que ça va mauditement mal. Quand ces mêmes Américains laissent croire que la discrimination et le harcèlement des femmes autochtones par nos policiers est un sport d’équipe, quand ces gens-là nous nous traitent de racistes et qu’on ne trouve aucun argument pour les contredire, on a intérêt à prendre notre trou et s’assurer qu’au réveil, on ait l’air moins fous que la veille.

Nos policiers canadiens ne sont peut-être pas mieux que les policiers Kenyans. Mais comme c’est parti là, leur feuille de route me laisse croire qu’ils seront capables d’offrir aux Haïtiennes, avec toute la tendresse qu’elles méritent, une passion mâle aussi robuste et violente que nos policiers canadiens. Puisqu’il est question de bas instincts… Parlons d’animosité.

Parce que personne ne vous l’a dit, je me sens obligé de vous raconter que Human Rights Watch rapportait que des militaires kenyans étaient responsables de la torture, des viols et des meurtres de civils dans le district de Mount Elgon, situé dans l’Ouest du Kenya.

C’est vrai qu’en 2018, Statistiques Canada avait mené un sondage sur les inconduites sexuelles dans les Forces armées canadiennes. Environ 900 membres de la force régulière avaient déclaré avoir été victimes d’attaques de nature sexuelle, de contacts sexuels non désirés ou d’activités sexuelles à laquelle un victime ne pouvait pas donner son consentement. Si 25% des victimes avaient signalé leur agression à une personne en position d’autorité, il va sans dire que 75% des personnes agressées n’avaient pas osé le faire par crainte de représailles ou tout simplement de ne pas être prises au sérieux. Au cas où vous ne le saviez pas, il n’y a pas que le racisme qui peut être systémique. La misogynie aussi.

À propos des inconduites sexuelles dans notre armée, Alec Castonguay et Noémi Mercier avaient écrit dans l’Actualité du 25 avril 2014 que « la plupart du temps, l’agresseur est un homme et la victime une femme. Mais pas toujours. Il y a des soldats fraîchement enrôlés qui abusent de soldates, des hauts gradés qui violentent des subordonnées, des hommes qui se mettent à plusieurs pour en agresser un autre ». Au cas où vous ne l’auriez pas compris, il n’y a pas que le racisme et la misogynie qui peuvent être systémiques. L’homophobie aussi.

Alec Castonguay et Noémi Mercier ne pouvaient si bien dire. La machine militaire canadienne est programmée pour régenter le silence des victimes, faire rentrer les complices dans les rangs et mettre les témoins au pas. Ce qui revient à dire… Ferme les yeux, ouvre la bouche, avale.

Avec tous leurs défauts, je crains que nos militaires canadiens ne soient pas assez tendres et alanguis si jamais ils sont, par la force des choses, contraints de sortir leur scaphandre de poche pour calmer l’hystérie des Haïtiennes. Mais, ce n’est pas une raisons pour laisser la job aux militaires kenyans, ces hommes de bonne volonté qui pourraient, eux aussi, être habités par cet insatiable feeling suspect qui précède la débandade, prélude sans préliminaires de ce désir pénétrant de se rendre utiles.

Si Justin Trudeau et Mélanie Joly n’ont jamais opiné sur la proposition du Kenya, le Secrétaire d’État américain, Antony Blinken, qui avait plus besoin d’être heureux que d’avoir raison, avait remercié ce pays africain pour le bonheur qu’il lui avait fait ressentir au plus profond de son être.

Mais Tony ne savait pas que je trouverais une copie du Country Report de 2022 où le Département d’État écrivait qu’au Kenya, un gouvernement corrompu est responsable de meurtres arbitraires et de torture, d’arrestations arbitraires et d’emprisonnement d’individus dans des conditions inhumaines, d’attaques contre la liberté d’expression et la liberté d’association, d’intimidation de journalistes et des défenseurs des droits humains, de censure et bâillonnement de ses opposants.

C’est ça mon problème avec Tony. Ce cachottier ne me dit pas tout. Si notre amour réciproque a pris le bord, c’est parce que notre confiance mutuelle est restée poignée dans la moisissure. C’est ça le problème de Tony avec moi. Il me reproche d’être ce Ti-landingue qui fouille partout pour dénicher les Inconduites, tweets et autres bullshits d’une élite en faillite. J’avoue que c’est plus fort que moi. C’est dans ma nature.

Avant de présenter le Kenya en sauveur des Haïtiennes et des Haïtiens, Anthony Blinken et ses équipes disaient que l’impunité était un problème de premier plan au Kenya. Justement, l’impunité… Vidons notre cuvette.

Anthony Blinken n’est pas le seul cheerleader des Kenyans, Antonio Guterres aussi. Le Secrétaire général des Nations Unies a accueilli favorablement la proposition du gouvernement du Kenya d’envoyer 1 000 policiers pour former la Police nationale d’Haïti et restaurer l’ordre dans le pays. Le gouvernement du Kenya dit répondre à la demande des pays amis d’Haïti. C’est vrai. Haïti a des amis. Pas n’importe lesquels. Les meilleurs amis du monde. « Un véritable ami vous poignarde en face » disait Oscar Wilde. Pas dans le dos, en pleine face pour être certain de vous en mettre plein la gueule. Tant qu’à y être, revenons à la plus belle de toutes leurs chieries des bons amis d’Haïti.

Je n’ai pas besoin de vous rappeler qu’en 2010, un ami d’Haïti, un dénommé Ban Ki moon qui se trouve à être le prédécesseur de Antonio Guterres et une poignée de soldats népalais, porteurs de la bactérie du choléra, avaient, pour faire chier les Haïtiennes et les Haïtiens, vidé leurs entrailles dans leurs gobelets et vomi leurs tripes leurs assiettes. Ces emmerdeurs avaient laissé derrière eux le cadavre de plus de 30 000 de leurs amis. Et ça, c’est sans compter des milliers d’orphelins qui se sont retrouvés dans la merde avant que leurs amis ne disparaissent comme un pet dans le vent.

Mais Antonio Guterres ne vous a dit pas que le 31 mars 2023, l’Organisation mondiale de la santé, une agence de cette ONU qu’il dirige, disait travailler avec le gouvernement du Kenya pour stopper une épidémie de choléra qui s’était déclarée en octobre 2022 en raison d’un épisode de sécheresse. En date du 26 mars 2023, le Kenya avait recensé plus de 7 800 cas et la bactérie avait causé la mort de 122 personnes. Cette information a été confirmée par l’Union africaine dans son Cholera Outbreak Brief  No 4 du 31 mai 2023.

Je suis convaincu que personne, absolument personne, ne vous a dit que le Center for Disease Control and Prevention, une agence américaine, qui fait partie de la gang de Anthony Blinken, avait mis en garde les voyageurs américains contre la possibilité d’attraper le choléra et les avait invité à se faire vacciner avant de se rendre au Kenya. Mais Tony et encore moins Tonio, n’ont pas encore jugé bon de demander qu’éventuellement des soldats kenyans soient testés, vaccinés et re-testés avant d’être shippés en Haïti.

Des fois je me demande si Tony et Tonio savent que je sais qu’ils me niaisent. Ils m’ont vu aller. Ils savent que je peux faire le cave quand je veux. Mais, ils ne savent pas que je ne suis pas cave à temps plein.

Il n’y a pas que le choléra au Kenya. En date du 19 juillet, France diplomatie, dans ses conseils et avertissements aux voyageurs, disait que si vous allez au Canada, outre la Covid-19, il faudra être prudent parce que dans ce pays, il y a des feux de foret et des crues saisonnières. Rien de plus. Par contre, si vous souhaitez aller au Kenya, les autorités françaises vous recommandent fortement de vous faire vacciner contre la rage, la rubéole, le tétanos, la rougeole, la tuberculose et la fièvre jaune qui est endémique au centre et à l’ouest du Kenya.

Je me suis toujours dit que, quand Justin Trudeau choisira un autre interlocuteur que Ariel Henry, la stratégie de Mélanie Joly pour Haïti, deviendra la moins robuste des mauvaises solutions, mais une solution quand même. Le 31 juillet 2023, j’ai lu dans le Journal de Montréal que Justin Trudeau avait déclaré qu’il mettait de la pression sur la classe politique en Haïti et qu’il considérait que ces individus ne prenaient pas au sérieux la responsabilité qu’ils ont de faire des compromis afin de rétablir la sécurité.

J’avais remarqué que le ton avait changé depuis que le Kenya avait levé la main. Je m’étais mis à imaginer que mon Premier ministre allait lâché Ariel Henry et sa gang. Mais, j’ai vite déchanté quand je me suis rappelé que Justin Trudeau avait été le premier chef d’État à serrer la main de Ariel Henry, celui que Bed-Ford Claude avait désigné comme le diable.

N’empêche que pour m’accrocher à quelque chose, à rien ou n’importe quoi, j’ai fini par me convaincre que mon Premier ministre venait enfin de découvrir que Ariel Henry et sa gang, font plus partie du problème que de la solution. Ça, les Kenyans, les amis imposés aux Haïtiennes et aux Haïtiens par amis interposés, qui n’ont même pas de représentation diplomatique en Haïti, ne le savent pas encore. Juste ça, rien que ça, devrait vous confirmer que nous sommes meilleurs que les Kenyans qui ne savent pas dans quoi ils s’embarquent, ni à qui ils ont affaire.

Mais alors, qu’est-ce Tony et Tonio trouvent de plus aux Kenyans que les Canadiens, qu’est-ce qu’ils ont de plus que nous, pourquoi veulent-ils pousser les Haïtiennes et les Haïtiens à jete vie chodiè pou chodiè nèf ?

Je suis sûr qu’après tout ce que je viens de vous raconter, vous vous demandez encore pourquoi Tony et Tonio veulent imposer aux Haïtiennes et aux Haïtiens, une police kenyane accusée de crimes contre l’humanité, donner carte blanche à une armée d’assassins dirigée par un gouvernement de voyous.

Comme vous, j’étais dans le noir total devant cette proposition cousue de fil blanc. Jusqu’à ce que je tombe sur un article du Washington Post du 3 août 2023. Le Editorial Board de ce journal écrivait que le Président du Kenya, William Ruto, disait vouloir intervenir en Haïti par solidarité avec les descendants africains d’Haïti et en conformité avec sa politique panafricaniste. C’est à ce moment-là que j’ai compris que Tony et Tonio, avaient depuis belle lurette, annoncé leurs couleurs.

Et c’est maintenant que vous venez de comprendre qu’à part de passer inaperçus dans une foule à Port-au-Prince, une ville noire de monde, les Kenyans n’ont rien de plus à offrir que nos Canadiens. Normalement, avec un tel Track-Record, les Kenyans devraient se trouver sur la liste noire de Tony et de Tonio. Mais, bon. Ils n’auront pas besoin de montrer patte blanche. Ils ont l’avantage de pouvoir se noyer dans la couleur locale.

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