Le 24 février 2025, à l’occasion du 3e anniversaire de l’invasion russe de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky a appelé à une paix réelle et durable. Ça, c’est après qu’il ait appris que cette paix serait négociée sans lui, entre Vladimir Poutine et Donald Trump. Mais alors, quelle paix pour quelle guerre ?

Le même jour, les représentants américains et russes ainsi que les représentants de 15 autres pays membres de l’ONU dont Haïti, le Soudan et la Syrie, se sont entendus pour affirmer que le Président de l’Ukraine est seul responsable de cette guerre. Il n’a rien fait pour l’éviter. Il a tout fait pour la provoquer. Il n’a rien fait pour faire la paix. Mais alors, qui veut gagner la paix sans perdre la guerre ?

Pour Vladimir Poutine cette paix passe par la reddition de l’armée ukrainienne, la cession des régions occupées par l’armée russe, le renoncement à rejoindre l’OTAN et son droit de sélectionner des guignols de services pour composer son gouvernement ukrainien le plus fantoche possible. Avouez que ce serait plus simple de demander l’annexion de l’Ukraine. Dans mon glossaire à moi, ça s’appelle une capitulation. Mais alors, si c’est ça la paix, pourquoi avoir fait la guerre ?

Pour Donald Trump, la paix passe par le remboursement de l’aide militaire qu’il a convertie et chiffrée, selon je ne sais quelle règle comptable, en une dette de guerre. Et Volodymyr Zelensky qui pensait que l’aide militaire était un don. Oh surprise !!!

En échange des 175 milliards de dollars d’aide militaire dont 90% ont été dépensés dans l’économie américaine, pour avoir la paix, Donald Trump a réclamé de Volodymyr Zelensky, qu’il dit ne pas avoir la légitimité pour décider au nom de son peuple, une rançon de guerre de 500 milliards de dollars en terres rares. Cette demande représente un retour sur investissement de près de 300 %. Personne ne sait si cet accaparement de terre a été calculé en valeur brute ou en valeur marchande. Dans mon vocabulaire à moi, c’est peut-être une escroquerie, un pillage, mais certainement une arnaque et un cambriolage.

L’Union européenne qui se présente comme maître du jeu, n’a pas été consultée sur les pourparlers de paix et vient à peine de réaliser qu’elle a été peinturée dans un coin, dans sa propre zone. Le Canada, joueur négligeable, s’est contenté de la formule creuse qu’on se résigne à déclamer quand on n’a rien à dire : « Nous sommes profondément préoccupés. »

Comme si une préoccupation avait déjà fait résonance dans le foutoir de la déraison humaine, fait raisonner des valetailles déraisonnables, fait méditer des détraqués, fait philosopher des psychosés. Non. Jamais. Seul l’historien grec Hérodote a cru, il y a des siècles et des siècles, que « Nul n’est assez dépourvu de raison pour préférer la guerre à la paix ». Je rêve de le sortir de son antiquité pour qu’il constate de lui-même que depuis des lunes, tous les va-t’en-guerre qui prétendent faire la guerre pour la paix, font la guerre à la paix.

Mais alors, si une paix est négociée entre Vladimir Poutine et Donald Trump sans Volodymyr Zelensky, de quelle paix s’agit-il, de quelle guerre peut-il donc être question ?

La rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine programmée en Arabie saoudite, doit servir à des négociations de paix entre les États-Unis et la Russie. Rien d’autre. Les Européens ne sont même pas invités à arbitrer. Les Canadiens n’ont pas reçu le faire-part. Ils ne sont que de simples observateurs d’un drame macabre écrit ailleurs. La présence de Volodymyr Zelensky, n’est d’aucune utilité autre que s’il souhaite faire le bel esprit lorsque les deux grandes puissances se partageront sa terre natale, feront main basse sur la terre de ses aïeux.

Volodomyr Zelinsky a abdiqué quand il a proposé de démissionner. Il a réalisé qu’il n’est au mieux, qu’un acteur de soutien, au pire, une brebis que l’on peut sacrifier, sinon un pion qu’on peut s’amuser à déplacer, jeter, remplacer au gré des intérêts des véritables guerroyeurs.

Et c’est là que vous venez de comprendre que l’Ukraine n’est pas un enjeu, c’est un terrain de jeu. C’est un champ de bataille où des canailles règlent leurs différends, mitraillent l’avenir d’enfants qui ne sont pas les leurs, piaffent sur le cadavre de la marmaille des Ukrainiennes, cisaillent le corps des enfants des autres.

Au nom du peuple, et du fric et du sain d’esprit… Que la paix soit avec vous !