Le 20 août 2024, le Département du Trésor américain a annoncé avoir pris des sanctions pour trafic de drogue, blanchiment d’argent et le sponsoring de plusieurs gangs armés contre l’ancien Président d’Haïti, Michel Martelly. Ce n’est pas ce qui lui est reproché qui vous surprend. Loin de là. Ça ne fait qu’estampiller ce que vous saviez déjà. Ce qui vous a assommé c’est que celui qui, depuis toujours, se dit intouchable, soit en liberté plusieurs jours après l’annonce des sanctions. Il n’a pas été interpelé, ni inculpé, ni accusé, ni placé en détention préventive. En tout cas, pas encore.

Les sanctions imposées à Michel Martelly sont basées sur le Executive Order 14059 qui s’applique uniquement aux étrangers impliqués dans le commerce international de drogues illicites. En toute logique, au moment de l’annonce des sanctions, Michel Martelly est un étranger aux États-Unis. Il n’a pas ou n’aurait plus la citoyenneté américaine. Mais, alors qu’est-ce qui dans le Executive Order 14059 Imposing Sanctions on Foreign Persons Involved in the Global Illicit Drug Trade peut expliquer les faveurs dont semble bénéficier Michel Martelly ?

En 2011, Michel Martelly a été embauché par le gouvernement de Barack Obama et ses alliés pour occuper le poste de Président d’Haïti. Ne riez pas. C’est pas une joke. C’est sérieux. Cette année-là, la Secrétaire d’État américain Hilary Clinton, le Représentant du Secrétaire général de l’ONU, Edmond Mulet, le Ministre des Affaires étrangères du Canada, Lawrence Canon et leurs sous-fifres ont inventé de toute pièce les résultats des élections. Ça non plus, ce n’est pas une nouvelle. Ce feuilleton a été maintes fois raconté et largement documenté. Tout ce beau monde et ceux qui leur ont succédé, ont gracieusement supervisé le travail de Michel Martelly pour lui permettre de compléter son contrat à la présidence d’Haïti et de bien défendre leurs intérêts. C’est comme ça que ça se passe dans un pays qui est sous curatelle internationale.

Les Américains ne sont pas les premiers caresseurs de Michel Martelly à le saquer. Le 17 novembre 2022, Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères du Canada a dit que son gouvernement a des raisons de croire que Michel Martelly a protégé des gangs criminels armés et permis leurs activités illégales, notamment le trafic de drogue, des actes de corruption et la violence sexuelle généralisée. Même si ce n’est pas nécessaire, ça me fait du bien de vous rappeler que le Premier ministre du Canada Stephen Harper, était l’un des auxiliaires de Barack Obama dans l’embauche de Michel Martelly.

Dans son communiqué de novembre 2022, Mélanie Joly a dit que « le Canada condamne la militarisation de la violence sexuelle en Haïti ». La Ministre des Affaires étrangères du Canada a choisi cette doucereuse et papelarde formulation pour vous éviter la violente brutalité qui vient avec le fait de vous cracher au visage que Michel Martelly a toléré, sinon encouragé, au mieux, fermé les yeux sur l’utilisation du viol comme arme de guerre.

Malgré l’épouvantable inhumanité de ces crimes, j’ai choisi de vous le dire sans détour, parce que, contrairement à celui qui clame I don’t Care, I don’t give a damn, nous devons accepter de garder les yeux ouverts quelque soient les circonstances. Comme a dit Kamala, A harm against any one of us, is a harm against all of us. C’est ce que j’attends de vous. Si ça vous fait mal quand ils leur font mal, je veux vous entendre déclamer, avec beaucoup moins d’éloquence, certes, mais aussi haut et fort que Kamala, It could have been you. It could have been me. Et surtout, agir en conséquence. Do something !

Mélanie Joly ne vous a pas dit que son administration, comme celle qui l’a précédée, a fermé les yeux sur les exactions et le brigandage de Michel Martelly. Devant l’insoutenable indécence, en novembre 2022, elle s’est résignée à prendre des mesures pour se débarrasser d’un employé encombrant qui a terni l’image de la Big Canadian Corporation.

Les Américains ont basé leur congédiement de Michel Martelly sur les mêmes arguments que Mélanie Joly. Eux aussi, ont dit que leur subalterne a contribué à la montée de la violence, une violence qui a un impact direct sur la qualité de vie des Haïtiennes et des Haïtiens. Sauf que…

Contrairement à Mélanie Joly qui a dit que Michel Martelly est associé au trafic de drogue mené par ses gangs, les Américains, sans détour, l’ont désigné comme étant lui-même un narcotrafiquant. Imaginez. L’ancien Président d’Haïti est un Drug dealer. Le pire dans tout ça, c’est que ce n’est même pas un scoop.

Bien avant le Canada et les États-Unis, le 12 décembre 2021, Maria Abi-Habib, du New York Times a écrit que le Président Jovenel Moise, alias JoMo, a été assassiné parce qu’il s’apprêtait à livrer aux autorités américaines, une liste de narcotrafiquants. En tête de ce répertoire, se trouve Michel Martelly, alias Sweet Micky et son beau-frère Charles Saint-Remy, alias Kiko. La journaliste a rappelé ce que vous savez depuis le temps des lurettes. Sweet Micky a sous-contracté les services de JoMo au poste de Président d’Haïti pour le protéger de toutes poursuites pour ses crimes passés et pour mériter la protection de son poulain pour ses futures activités criminelles.

Mais, bien avant le New York Times, le Canada et les États-Unis, le 18 août 2017, dans une entrevue accordée au journal AyiboPost, l’ancien directeur de la Police Nationale d’Haïti, Mario Andrésol, a révélé que Michel Martelly a assuré le transport de drogue pour des trafiquants colombiens. Si le chef de la police l’a dit, si je l’ai entendu, les patrons de Michel Martelly l’ont compris. Ça, c’est pour bien camper le Drug Dealer.

Now Ladies and Gents, introducing, Michel Martelly, The Gang Leader. 

Un groupe d’experts sur Haïti créé par la résolution 2653 (2022) du Conseil de sécurité de l’ONU a avancé dans un rapport déposé le 8 août 2023, que Michel Martelly, qui a été président de ce pays de 2011 à 2016, « s’est servi des gangs pour étendre son influence dans les quartiers afin de faire avancer son agenda politique, contribuant ainsi à un héritage d’insécurité dont les effets se font encore sentir aujourd’hui ». Vous m’avez probablement déjà entendu dire que ces groupes armés qui terrorisent la population haïtienne ne sont pas des gangs à proprement dit. J’ai fait valoir que ce sont des milices. Je vous explique !

Le Groupe d’experts du Conseil de sécurité a écrit dans son rapport qu’en 2014, Michel Martelly a fondé Base 257, un groupe qu’il a financé et armé pour empêcher toutes manifestations contre son régime. C’est ça une milice, un outil letal et funeste pour faire avancer un agenda politique, celui du Président.

Michel Martelly et sa camarilla ont recruté des va-nu-pieds, pour faire taire la rue, des sans-manmans pour protéger son régime à tout prix, au prix de la vie de milliers de personnes innocentes. C’est ça les base-œuvres d’une milice. C’est ça la mission qui a été confiée à Base 257. Ces crapules ont reçu de leur parrain A License to kill for the sake of his regime.

Plus dommageable encore, le Groupe d’experts du Conseil de sécurité a affirmé que Base 257, la milice privée de Michel Martelly, a été régulièrement mêlée à des meurtres, des enlèvements, des vols et au trafic de drogue.

Plus incriminant encore, outre Base 257, le Groupe d’experts a confirmé que « pendant son mandat, Michel Martelly a financé plusieurs gangs, tels que Village de Dieu, Ti Bois et Grand Ravine, notamment en leur fournissant des fonds ou des armes à feu ». Pour compléter le portrait, sachez que l’ancien Président a utilisé sa fondation et sa garde rapprochée pour négocier et établir des relations avec d’autres gangs. Pardon. D’autres milices.

Plus catastrophique encore, par la militarisation de la violence sexuelle qui lui a été reproché par Mélanie Joly, Michel Martelly, un misogyne mésozoïque, a donné en pâture à chaque déchet social qui compose ses milices, le bas ventre de milliers de femmes et de fillettes haïtiennes.

Vous m’avez probablement déjà entendu dire que Michel Martelly est l’homme le plus violent qu’Haïti ait produit depuis la fin de la dictature. Si je ne suis pas parvenu à vous convaincre avec ce que je viens de vous raconter… I rest my case.

Jusque-là, vous avez appris que tout le monde reproche à Michel Martelly d’avoir financé plusieurs groupes armés. Je viens de vous démontrer comment il a structuré ces groupes en milices pour lui permettre de rester pouvoir. Vous savez aussi que tout le monde dit avoir des raisons de croire que l’ancien Président d’Haïti en plus du blanchiment d’argent, a utilisé son pouvoir d’influence pour assurer le transport de drogue d’Haïti vers les États-Unis. Sauf que…

Contrairement à Mélanie Joly, les Américains ont précisé au moins une des substances en cause. Ils disent que Michel Martelly a fait rentrer aux États-Unis de la cocaïne et d’autres drogues redoutables. Si vous ne me croyez pas, voici l’information telle que libellée dans leur communiqué. « Martelly abused his influence to facilitate the trafficking of dangerous drugs, including cocaine, destined for the United States. C’est pas de la p’tite bière. C’est de la coke. Du vrai de vrai.

Quand la justice américaine se penchera sur le dossier, elle pourra se référer à une jurisprudence extrêmement riche et diversifiée. Premier exemple…

Le Président du Panama, Manuel Noriega, a longtemps été le chouchou des Américains et des Français. Dès le début des années 50, son nom a figuré sur le Payroll de la CIA. En échange, les Américains ont regardé leur informateur assassiner ses opposants avant de s’imposer en dictateur en 1983. De l’autre côté de l’Atlantique, pour services rendus, le Président de la France, Francois Mitterrand, a fait de son collabo un Commandeur de la Légion d’honneur.

Puis, en décembre 1988, une commission du Sénat américain a estimé que Manuel Noriega avait fait du Panama, le tout premier narco-état des Amériques. George Bush Sr lui a reproché d’être de bon commerce avec Pablo Escobar et le cartel de Medellin. Le 20 décembre 1989, sous l’ordre de leur Président, plus de 24 000 soldats américains ont envahi le Panama avec pour mission de lui ramener son employé déchu. Manuel Noriega, alias Cara de Piña, a été enfermé à Miami pendant 17 ans pour trafic de drogue. À sa sortie de prison, ce narco-politico-trafiquant a été extradé vers la France qui lui a offert une petite chambre peu meublée à la Prison de la Santé où il a séjourné pendant 5 ans pour avoir blanchi 7,6 millions d’Euros par l’acquisition de luxueux appartements dans le 7e et le 15e arrondissements. Deuxième exemple…

De 2005 à 2017, pour les mêmes crimes reprochés à Michel Martelly, le Drug Enforcement Agency (DEA) a mené des opérations terrain en Haïti pour finalement ramasser Guy Philippe, alias Senatè, un autre narco-politico-trafiquant qui, après un Plea Bargaining, a été jugé à Miami et condamné à 9 ans de prison et 3 ans de probation pour trafic de cocaïne et blanchiment d’argent. À cela, la Cour a ajouté une amende de 1,5 million de dollars. S’il n’était pas passé à table, Guy Philippe, un autre collabo des Américains, en aurait pris pour 20 ans. Dernier exemple…

Le 8 avril 2022, le DEA est retourné en Haïti pour aller chercher le récidiviste Jean Eliobert Jasme alias Eddy One, qui a été embarqué pour l’importation de 82 kilos de cocaïne vers Miami. Dans un Plea Bargaining, toujours dans l’esprit du collaborationnisme, il a largué 17 complices dont des fonctionnaires haïtiens, des policiers et d’autres narcotrafiquants.

Dans le cas de Michel Martelly, les Américains pourront faire de belles économes sur les frais de déplacement. Leur client est présentement chez lui à Miami. Au moment où je vous parle, il est en liberté chez eux en Floride. La journaliste du Miami Herald, Jacqueline Charles, a écrit sur X que l’avocat de Michel Martelly a dit que son client a fait des démarches pour obtenir un permis de travail.

Je vous rappelle que le communiqué du Département du Trésor date du mardi 20 août 2024. Trois jours avant, Michel Martelly, qui est aussi un musicien, fidèle à son personnage de Sweet Micky, a fait le vulgaire fanfaron sur scène et joué au petit fendant arrogant à la sortie d’une boîte de Miami. Si j’ai su où il se trouvait, le Secret Service, le FBI et les autres Law Enforcement Agencies l’ont appris avant moi et de sources plus sures que les miennes. Moi, c’est Facebook et Instagram. Si son avocat dit vrai, le samedi 17 août 2024, Michel Martelly aurait performé sans permis de travail. J’avoue tout de même, que dans les circonstances, ce ne serait qu’un léger délit sans trop d’importance.

Si vous lisez bien le communiqué du Département du Trésor, vous remarquerez que des punitions sont prévues pour les personnes qui volontairement ou involontairement font des affaires avec Michel Martelly ou des institutions financières qui seraient tentées de lui accorder des prêts ou des crédits. Tout compte fait, ce sont ses partenaires d’affaires et ses acolytes qui courent des risques. Pas lui. Pour Michel Martelly lui-même, à ce jour, rien. Absolument rien. En attendant qu’il soit interpellé et formellement accusé par la justice américaine, outre des restrictions économiques, il n’y a rien de significatif compte tenu de l’extrême gravité des crimes qui lui sont reprochés.

Mais alors, qu’est-ce qui peut expliquer que Michel Martelly, un autre narco-politico-trafiquant, semble bénéficier d’un traitement de faveur ? Voici une information qui pourrait vous aider à mieux comprendre la scène de crime.

Attache ta tuque… ça va fesser dans l’dash !!!

En plus du gel de ses avoirs, en vertu de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés, depuis novembre 2022, Michel Martelly est interdit de territoire au Canada. Contrairement au Canadiens, les Américains disent dans leur communiqué, « The ultimate goal of sanctions is not to punish, but to bring about a positive change in behavior ». C’est là qu’ils m’ont perdu.

Si je comprends bien, les Américains ne veulent pas punir le crime, mais aider le criminel à changer de comportement et d’attitude, à devenir une meilleure personne, un meilleur citoyen. Il me semble que c’est ce qu’on fait à la garderie quand les poupons ont encore une suce dans la bouche et une couche aux fesses. Mais bon… Je me suis malheureusement condamné à réfléchir dans les limites du contour de ma vision bornée de la certitude.

Pourtant, l’ancien Président d’Haïti a été sanctionné sur le Executive Order 14059. Il est précisé dans ce décret signé par le Président Joe Biden le 15 décembre 2021, que le trafic de drogue représente une menace pour la sécurité nationale, l’économie et la politique étrangère des États-Unis. De plus, il est stipulé que le trafic de drogue cause d’énormes souffrances et des pertes de vie. Juste ça devrait suffire à mettre Michel Martelly au frais en attendant que la justice fasse son travail. Pour Joe Biden, les narcotrafiquants représentent un tel danger que les sanctions doivent être imposées par le Département du Trésor en concertation avec le Secrétaire d’État, l’Attorney General et le Secrétaire du Homeland Security.

Le Executive Order 14059, Imposing Sanctions on Foreign Persons Involved in the Global Illicit Drug Trade prévoit que le Département du Trésor peut procéder à la révocation de visa, l’interdiction de séjour, la déportation, le gel des avoirs, incluant les biens matériels et financiers des complices ou de toute personne qui a profité des crimes de la personne sanctionnée. J’ai bien dit la personne sanctionnée. Je n’ai pas dit personne condamnée. Or, rien de tout ça n’a encore été annoncé pour Michel Martelly, pas plus pour son entourage.

Si comme l’a dit son avocat, Michel Martelly a fait des démarches pour obtenir un permis pour travailler aux États-Unis, il est permis de déduire qu’il n’a pas reçu ce traitement particulier parce qu’il a la citoyenneté américaine. J’ai une autre surprise pour vous.

Réattache ta tuque… Ça va refesser dans le même dash !!!

J’ai trouvé dans le Executive Order 14059 une autre information qui pourrait expliquer la gestion à court terme du dossier de Michel Martelly par les autorités américaines. Ce décret présidentiel stipule que le Département du Trésor a toute la latitude pour moduler les sanctions s’il y a des raisons de croire que de telles sanctions pour un crime reproché à un non-citoyen américain, un détenteur de visa ou un immigrant, « would be detrimental to the interests of the United States ». Traduction libre…

Les Américains ne retirent pas le visa de n’importe quel galapiat. Ils ne déportent pas tous les fatras. Ils gèrent autrement leurs malfrats. Ils offrent un traitement de faveur à leurs scélérats, tant que ces petits domestiques aient par le passé, agi en défenseurs inconditionnels des intérêts américains. By the way…

Vous m’avez probablement déjà entendu dire que je n’ai jamais pu identifier un seul politicien haïtien qui prétend, même en joke, même sous le coup du bluff, défendre les intérêts haïtiens. Je commence à croire que ces intérêts haïtiens c’est une loufoque utopie fleur bleue d’un foldingue déconnecté. C’est la satire humoristique d’un pseudo-intellectuel dépaysé. C’est définitivement le fantasme risible d’un sociologue plus fantaisiste que pondéré.

Vous connaissez hors de tout doute, l’identité des employeurs pour lesquels Michel Martelly a œuvré. Vous savez qu’ils ont fermé les yeux pour le regarder déstabiliser Haïti, une déstabilisation qui a rendu pratiquement impossible la prestation de services essentiels et l’acheminement de l’aide humanitaire. Une déstabilisation qui a rendu le terrain fertile pour des crimes contre l’humanité, le kidnapping contre rançon, le recrutement d’enfants soldats, le viol, des abus sur des personnes vulnérables et le trafic de drogue. Tout pour faire d’Haïti, un No Man’s Land.

Ce que vous ne savez pas, mais que ses employeurs avaient l’obligation de savoir s’ils avaient fait des vérifications d’antécédents, avant son embauche en 2011, avant de devenir Président d’Haïti, Michel Martelly, avait raconté dans une vidéo devenue virale sur YouTube, comment il avait volé son employeur pour pouvoir se payer du crack. Un jour, en manque, il s’était retrouvé à quatre pattes à la recherche de tout ce qui pouvait ressembler à cette drogue dont il était devenu addicté. Convaincu qu’il se ferait pincer, ce crackhead autoproclamé, avait trahi et vendu ses complices, ce qui lui avait mérité une promotion au sein de l’entreprise. Imaginez ce que ça aurait donné si la tactique de changement de comportement et d’attitude avait débuté à la Maternelle. Un citoyen modèle, un gentleman, qui sait, un homme de bien. Rien de moins.

Je ne cesserai de vous répéter qu’aucune force externe ne peut influencer la politique haïtienne si elle ne bénéficie pas de la servitude de collabos. Sauf que ces domestiques taillables et corvéables à merci, ces aplaventristes à la vision étroite et sans vergogne, ces petits-grangous sans-honte et sans-sentiments, ces aloufas inassouvissables et insatiables, ont la vilaine habitude d’oublier que les collabos sont jetables et non-recyclables, irrécupérables et remplaçables.

Je parie qu’un jour, Michel Martelly comprendra à la dure, que tôt ou tard, les collabos, ceux qui défendent les intérêts de leurs maîtres, seront contraints de se mettre à quatre pattes pour recevoir leur part de la grosse commission. Ça part bien, l’ancien Président d’Haïti vient de commencer à en prendre plein la gueule et il n’a pas fini d’avaler et de se régaler.

Je parie qu’un jour, ne serait-ce que pour avoir l’air cohérentes et conséquentes, les autorités américaines seront obligées de passer les menottes aux mains et les chaines aux pieds et de les attacher aux hanches de Michel Martelly. Ce jour-là, il pourra apprécier la détresse des fillettes, aujourd’hui, emmurées dans leur corps, des femmes encellulées dans leur âme, résultats de la violence de sa base.

Je parie qu’un jour, ceux qui ont embauché Michel Martelly et qui l’ont regardé transformer en narco-état, un pays qui n’est pas le leur, les mêmes qui lui reprochent de transporter dans un pays qui est le leur, une drogue qui a fait des milliers de morts, ruiné la vie de milliers de jeunes, chamboulé le quotidien de leur famille, habillerons leur collabo d’un chic One-Piece orange, avant de l’amener en sandales de plastique beige, devant le Kodak de leur photographe officiel.

Je parie qu’un jour, nous verrons ce cliché de l’ancien Président d’Haïti avec sa pancarte numérotée, en train de goûter à l’ultime humiliation que lui serviront ses maîtres avant de l’amener recevoir une première sillade, avaler une dernière tocade et gober sa part de cacade.

Je parie qu’un jour, devant une Cour, comme une histoire qui se répète, le crackhead Michel Martelly, optera pour un Plea Bargaining pour, encore une fois, vendre ses complices et espérer obtenir une promotion pour… intérêts défendus.

J’attends ce jour avec impatience.